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2 juillet

(UTC+1)

Événements de cette journée dans la vie de Manfred von Richthofen

Trier par

Bodenschatz arrive à Markebeke

Jagd in Flanderns Himmel, Karl Bodenschatz, Verlag Knorr & Hirth München, 1935 p. 13 

2 juillet 1917
Markebeke
Marke

« Le lendemain à l’aube, une voiture feldgrau quitta Cambrai en direction de Kortryk et vers midi ce même jour, le 2 juillet 1917, le nouvel adjudant de l’escadrille de chasse I arriva à l’aérodrome de Marckebeeke près de Courtrai en Flandre. Il trouva son commandant, accompagné de quelques messieurs, debout à côté de son avion. Et l’officier qui serra chaleureusement la main du lieutenant Bodenschatz, ce n’était plus le lieutenant des Uhlans d’autrefois, peu connu, mais c’était le Rittmeister von Richthofen, vainqueur de 56 combats aériens, commandant de l’escadrille, chevalier de l’ordre Pour le mérite et le plus célèbre aviateur de l’armée allemande.

Il était plus de dix heures du matin et c’était une magnifique journée d’été. Et cette belle journée semblait avoir trouvé son reflet dans l’avion rouge qui se trouvait là, sur les visages des officiers et dans les traits clairs du commandant lui-même, tout était de haute humeur, de la meilleure humeur. Le Rittmeister, le bâton à gros pommeau appelé « bâton d’escadrille » à la main, caressé par le dogue Moritz toujours enjoué, fit un bref mouvement du bras vers le ciel en direction du front. « Un paradis pour les aviateurs ! » annonça-t-il à l’adjudant. Et l’un des messieurs qui se tenaient derrière le commandant ajouta : « Cinquante-sept ! Richthofen venait de rentrer de sa 57e victoire aérienne.

Bodenschatz observa en secret le visage du baron. En fait, il n’avait guère changé depuis la dernière fois qu’il l’avait vu. Il s’était peut-être un peu durci. C’était le visage d’un homme propre jusque dans les moindres recoins de son âme. Il y avait en lui une énergie élastique, une énergie sans détention, sans nervosité, la merveilleuse énergie de la jeunesse, sous la bouche aimable se trouvait le menton ferme, et le regard des yeux clairs et purs était le regard d’un homme en paix avec lui-même, avec le monde et avec tout ce qui pouvait se trouver derrière ».

Victoire 57 - Les Témoins

Jagd in Flanderns Himmel, Karl Bodenschatz, Verlag Knorr & Hirth München, 1935 p.  

2 juillet 1917
Deûlémont

« Les témoignages qui devaient être envoyés avec l’annonce d’un abattage, témoignages aériens et terrestres, étaient tout aussi brefs et d’une grande pauvreté de vocabulaire.

Après un bref combat aérien, l’avion ennemi s’est écrasé en brûlant. Bockelmann, Lt.

10.25 avant. 1 R.E. en direction de Deulemont abattu par un Albatros en feu. Deux occupants ont sauté lors du crash. Hauptmann Kuhlmann, Flackgruppenkommando 21.

10.25 avant. en direction de Hollebeecke 1 R.E. abattu par un albatros rouge en feu. Lieutenant Mann, Fluna, observateur.

10.20 1 R.E. abattu par un albatros rouge en direction de Warneton s’est écrasé en brûlant. Lt. Schröder, groupe d’officiers de tir aérien Wijtschate ».

 

Réunion JG I

Jagd in Flanderns Himmel, Karl Bodenschatz, Verlag Knorr & Hirth München, 1935 p.  

2 juillet 1917
Castle of Baron de Bethune
Marke

Le baron dirige la première escadrille que l’armée ait jamais mise sur pied. Jusqu’à présent, il n’y avait que des escadrons. Maintenant, quatre escadrons sont regroupés. Elles se trouvent ici, au château de Marckebeeke, et dans le voisinage immédiat. Les escadrons 11 et 4 se trouvent dans le château lui-même et dans les bâtiments du couvent. Richthofen a amené l’escadron 11, il était son chef et il reste son « escadron attitré ». C’est avec elle qu’il vole, c’est avec elle qu’il vit, c’est avec elle qu’il mange, et ce sont ses anciens camarades, il connaît chacun d’eux par cœur. L’escadron de chasse 6 se trouve chez Bisseghem, les escadrons de chasse 10 chez Marcke.

Une fois que les escadrilles sont toutes alignées sur l’aérodrome, il y a 12 avions derrière chaque chef d’escadrille. Il n’y a que deux types d’avions, soit l’Albatros D 5 ou le Pfalz D 3. L’escadrille mise en place est très colorée. L’escadrille 11, avec laquelle vole Richthofen, a ses appareils peints en rouge, l’escadrille 10 en jaune, l’escadrille 6 a des zébrures noires et blanches et l’escadrille 4 porte une ligne serpentine noire autour de son fuselage de couleur naturelle.

Il n’est pas nécessaire d’expliquer en long et en large le but de cette profusion de couleurs : On peut distinguer les escadrilles dans les airs. Et comme chaque pilote a en outre apposé un signe particulier sur sa machine, il est possible de savoir immédiatement qui est dans tel ou tel avion.

Le soir de ce 2 juillet, le commandant invite les chefs des escadrons de chasse à une réunion au premier étage, dans sa chambre. Tout est encore nu et inconfortable. De plus, toutes les pièces du château ne sont pas disponibles, car le comte, qui est ici le châtelain, aimerait bien faire sauter toute la magie de l’aviation, et comme cela lui est impossible, il fait au moins sauter toute relation courtoise avec son manque d’amabilité bourru et tient fermées autant de pièces qu’il est possible. De son côté, le maître de cheval observa patiemment ce charme inhospitalier pendant quelques jours, puis il en fut autrement.

Pendant qu’à l’extérieur, dans les couloirs, les ordonnances et les garçons se précipitent sans cesse pour mettre de l’ordre dans le désordre de l’emménagement, à l’intérieur, dans la chambre, la réunion commence. Elle est décisive pour le travail de la première escadrille de chasse de l’armée de terre.

Devant le commandant et son adjudant se trouvent les quatre chefs d’escadrille. Escadron de chasse 4 : Oberleutnant von Doering, 17e dragon de Ludwigsluft dans le Mecklembourg, un chef d’escadron éprouvé qui a un certain nombre de tirs à son actif. Engagé, aimable, correct.

Escadron de chasse 6 : Lieutenant Dostler, pionnier bavarois, ancien camarade de l’école de guerre de l’adjudant Bodenschatz, trapu, massif, large d’épaules, avec une touche de virginité solide mais amusante.

Escadron de chasse 10 : le premier-lieutenant Freiherr von Althaus, décoré de la médaille Pour le mérite, cavalier (l’aviation de chasse regorge de cavaliers), un peu silencieux ce soir-là. Son escadron a connu de mauvais jours. Elle a été terriblement éprouvée et a subi des pertes amères.

Escadron de chasse 11 : lieutenant Wolff. A première vue, on ne pouvait dire de lui que « petite fleur délicate ». Une petite silhouette fine et mince, un visage très jeune, une attitude de timidité et encore de timidité. Il a l’air de pouvoir être renversé à la renverse par les talons d’un mot rude. Mais sous ce visage d’écolier sympathique se balance la médaille Pour le mérite. Et ces yeux au regard modeste ont jusqu’à présent, par-dessus le guidon et le guidon de ses mitrailleuses, abattu 30 avions ennemis, les ont enflammés et fracassés au sol. Ce garçon mince était déjà l’un des meilleurs hommes de l’ancienne escadrille 11 de Richthofen. Qu’il en soit maintenant le chef – cela va de soi…

« Le commandant donne ses instructions dans un ordre précis. Tout d’abord, il ne voulait plus prendre le risque d’obtenir des ordres de décollage par des voies détournées via les différents postes de commandement. Il se conformerait exactement à l’activité aérienne ennemie devant sa section. C’est pourquoi il ordonna d’établir immédiatement des liaisons directes avec le premier front. Il exigea également une liaison circulaire avec ses quatre escadrons, de sorte que lorsqu’il décrocherait le téléphone, ils répondraient tous les quatre en même temps.

Dis se Numero 1. Pour cela, le Rittmeister communiqua la situation terrestre et elle n’était pas agréable à entendre.

Les tentatives de percée de l’ennemi se répètent avec une ténacité jamais vue jusqu’à présent et chaque nouvelle attaque est plus brutale et plus acharnée que la précédente. Les troupes qui doivent supporter ces assauts de berserk souffrent énormément d’un tir de barrage qui ne s’arrête jamais. Et quand, étonnamment, il y a une pause dans le feu, des escadrilles de bombardement se mettent à hurler dans l’arrière-pays.

Voilà ce qui se passe sur terre, et la mission aérienne de l’escadrille de chasse I en découle donc d’elle-même : Extermination de l’aviation d’infanterie, destruction des avions de chasse monoplaces, destruction des escadrilles de bombardement.

Le commandant a parlé. Aucune question ne s’élève parmi ces messieurs. Une situation ne peut guère être plus claire. Seul le premier lieutenant von Althaus demande qu’on lui attribue les meilleurs hommes, car il a perdu ses meilleurs hommes. Le commandant lui promet un bon remplacement.

La réunion est terminée. Le Rittmeister et son adjudant se rendent à l’escadron 11 pour le dîner ».

Un Belge

Die Erinnerungen der Mutter des roten Kampffliegers Kunigunde Freifrau von Richthofen. Im Verlag Ullstein - Berlin, 1937. p. 130 

2 juillet 1917
exact date?
Kortrijk

« J’ai appris de la bouche de Manfred un fait qui mérite d’être noté et qui n’a peut-être pas d’équivalent dans l’histoire de la guerre mondiale. A la mi-juillet, Manfred avait son terrain d’aviation à proximité de la ville de Courtrai, où cohabitaient beaucoup de gens « désagréablement riches » (« Lappenschlote », comme Manfred s’exprimait). Les aviateurs anglais et français prenaient un plaisir étrange à hanter cette ville avec leurs bombes la nuit. Les pauvres (ou plutôt les riches) Belges avaient beaucoup à souffrir de leurs alliés. Des jurons longs comme le bras s’élevaient vers le ciel. Mais la situation devenait de plus en plus malsaine. Manfred lui-même fut témoin de l’effondrement d’une maison à côté de laquelle il se tenait, comme un château de cartes, par une bombe française, ensevelissant 15 Belges sous ses décombres. L’exaspération de la population à l’égard de ses frères fédéraux atteignit son point d’ébullition. Les aviateurs rouges ne faisaient pas mal le ménage parmi les bombardiers détestés. Manfred en abattit notamment un qui venait de causer de gros ravages dans les rues. L’un des occupants du biplan était mort, l’autre n’était que légèrement blessé. Il fut envoyé à l’hôpital militaire de Courtrai. C’est alors que la tragi-comédie commence. On apprend que le blessé n’est ni anglais ni français, mais belge, et qu’il est citoyen de l’honorable et riche ville de Courtrai. Il avait abusé de sa connaissance des lieux contre son propre reste, de manière peu aimable. La colère populaire grondait et étincelait. C’est ainsi que le lendemain, des gens en robe de chambre et en chapeau haut de forme, des rougeurs d’indignation sur leurs visages fraîchement rasés et bien nourris, se présentèrent à la kommandantur et demandèrent qu’on leur laisse le malfaiteur pour qu’il soit traité avec amour. L’homme convoité se cacha dans son lit en claquant des dents, il se voyait déjà pendu au prochain lampadaire. Et maintenant, la chute ! Bien entendu, les autorités allemandes refusèrent de livrer le Bößewicht – les jupes à rôtir demandèrent au moins l’avantage de pouvoir rendre hommage à leur protecteur – à savoir Manfred – avec un drapeau et une chorale. Ce souhait des âmes bourgeoises n’a pas non plus été exaucé. La délégation d’hommes solennels s’est éclipsée en secouant la tête, drapeaux enroulés, attristée par tant d’incompréhension et d’inculture de la part des autorités allemandes… J’ai rarement vu Manfred aussi joyeux que lorsqu’il racontait cette dérive de la morale bourgeoise ».

Déménagement effectué

Jagd in Flanderns Himmel, Karl Bodenschatz, Verlag Knorr & Hirth München, 1935 p. 147 

2 juillet 1917
Markebeke
Marke

« Instruction et pouvoirs du commandant It. Kogenluft 64683 Fl. II du 27.6.17. Dans le but de réunir les quatre Jagdstaffeln en un seul aéroport, un terrain est attribué au sud-ouest de Courtrai : Marcke, Marckebeeke, Bisseghem.

Déménagement des Jagdstaffeln effectué le 2/7 ».

Le lieutenant Krefft commande

Jagd in Flanderns Himmel, Karl Bodenschatz, Verlag Knorr & Hirth München, 1935 p. 147 

2 juillet 1917
Markebeke
Marke

« Le Rittmstr. Frhr. v. Richthofen commande d’abord le Lt. Krefft (Jasta 11) comme officier technique à l’état-major du Jagdgeschwader (demande de mutation). Le 1.7., l’adjudant Bodenschatz de Jasta Boelcke rejoint le Jagdgeschwader. 57e abattage v. Rittmeister ».

 

Victoire 57

Jagd in Flanderns Himmel, Karl Bodenschatz, Verlag Knorr & Hirth München, 1935 p. 15 

2 juillet 1917
Deûlémont

« 2. 7. 1917.

Deulemont, entre les lignes, 10h20 du matin.

J’ai attaqué l’avion le plus en avant d’une escadrille ennemie. L’observateur s’est effondré aux premiers coups de feu. Le pilote de l’avion a été mortellement touché peu après. Le R.E. s’est cabré. Je tirai encore quelques coups sur l’avion qui se cabrait à une distance de 50 m, jusqu’à ce que les flammes sortent de l’appareil et que l’adversaire s’écrase en brûlant.

von Richthofen, Rittmeister et commandant du Jagdgeschwader I. »

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