Réunion JG I
Event ID: 413
02 juillet 1917
Source ID: 58
Le baron dirige la première escadrille que l’armée ait jamais mise sur pied. Jusqu’à présent, il n’y avait que des escadrons. Maintenant, quatre escadrons sont regroupés. Elles se trouvent ici, au château de Marckebeeke, et dans le voisinage immédiat. Les escadrons 11 et 4 se trouvent dans le château lui-même et dans les bâtiments du couvent. Richthofen a amené l’escadron 11, il était son chef et il reste son « escadron attitré ». C’est avec elle qu’il vole, c’est avec elle qu’il vit, c’est avec elle qu’il mange, et ce sont ses anciens camarades, il connaît chacun d’eux par cœur. L’escadron de chasse 6 se trouve chez Bisseghem, les escadrons de chasse 10 chez Marcke.
Une fois que les escadrilles sont toutes alignées sur l’aérodrome, il y a 12 avions derrière chaque chef d’escadrille. Il n’y a que deux types d’avions, soit l’Albatros D 5 ou le Pfalz D 3. L’escadrille mise en place est très colorée. L’escadrille 11, avec laquelle vole Richthofen, a ses appareils peints en rouge, l’escadrille 10 en jaune, l’escadrille 6 a des zébrures noires et blanches et l’escadrille 4 porte une ligne serpentine noire autour de son fuselage de couleur naturelle.
Il n’est pas nécessaire d’expliquer en long et en large le but de cette profusion de couleurs : On peut distinguer les escadrilles dans les airs. Et comme chaque pilote a en outre apposé un signe particulier sur sa machine, il est possible de savoir immédiatement qui est dans tel ou tel avion.
Le soir de ce 2 juillet, le commandant invite les chefs des escadrons de chasse à une réunion au premier étage, dans sa chambre. Tout est encore nu et inconfortable. De plus, toutes les pièces du château ne sont pas disponibles, car le comte, qui est ici le châtelain, aimerait bien faire sauter toute la magie de l’aviation, et comme cela lui est impossible, il fait au moins sauter toute relation courtoise avec son manque d’amabilité bourru et tient fermées autant de pièces qu’il est possible. De son côté, le maître de cheval observa patiemment ce charme inhospitalier pendant quelques jours, puis il en fut autrement.
Pendant qu’à l’extérieur, dans les couloirs, les ordonnances et les garçons se précipitent sans cesse pour mettre de l’ordre dans le désordre de l’emménagement, à l’intérieur, dans la chambre, la réunion commence. Elle est décisive pour le travail de la première escadrille de chasse de l’armée de terre.
Devant le commandant et son adjudant se trouvent les quatre chefs d’escadrille. Escadron de chasse 4 : Oberleutnant von Doering, 17e dragon de Ludwigsluft dans le Mecklembourg, un chef d’escadron éprouvé qui a un certain nombre de tirs à son actif. Engagé, aimable, correct.
Escadron de chasse 6 : Lieutenant Dostler, pionnier bavarois, ancien camarade de l’école de guerre de l’adjudant Bodenschatz, trapu, massif, large d’épaules, avec une touche de virginité solide mais amusante.
Escadron de chasse 10 : le premier-lieutenant Freiherr von Althaus, décoré de la médaille Pour le mérite, cavalier (l’aviation de chasse regorge de cavaliers), un peu silencieux ce soir-là. Son escadron a connu de mauvais jours. Elle a été terriblement éprouvée et a subi des pertes amères.
Escadron de chasse 11 : lieutenant Wolff. A première vue, on ne pouvait dire de lui que « petite fleur délicate ». Une petite silhouette fine et mince, un visage très jeune, une attitude de timidité et encore de timidité. Il a l’air de pouvoir être renversé à la renverse par les talons d’un mot rude. Mais sous ce visage d’écolier sympathique se balance la médaille Pour le mérite. Et ces yeux au regard modeste ont jusqu’à présent, par-dessus le guidon et le guidon de ses mitrailleuses, abattu 30 avions ennemis, les ont enflammés et fracassés au sol. Ce garçon mince était déjà l’un des meilleurs hommes de l’ancienne escadrille 11 de Richthofen. Qu’il en soit maintenant le chef – cela va de soi…
« Le commandant donne ses instructions dans un ordre précis. Tout d’abord, il ne voulait plus prendre le risque d’obtenir des ordres de décollage par des voies détournées via les différents postes de commandement. Il se conformerait exactement à l’activité aérienne ennemie devant sa section. C’est pourquoi il ordonna d’établir immédiatement des liaisons directes avec le premier front. Il exigea également une liaison circulaire avec ses quatre escadrons, de sorte que lorsqu’il décrocherait le téléphone, ils répondraient tous les quatre en même temps.
Dis se Numero 1. Pour cela, le Rittmeister communiqua la situation terrestre et elle n’était pas agréable à entendre.
Les tentatives de percée de l’ennemi se répètent avec une ténacité jamais vue jusqu’à présent et chaque nouvelle attaque est plus brutale et plus acharnée que la précédente. Les troupes qui doivent supporter ces assauts de berserk souffrent énormément d’un tir de barrage qui ne s’arrête jamais. Et quand, étonnamment, il y a une pause dans le feu, des escadrilles de bombardement se mettent à hurler dans l’arrière-pays.
Voilà ce qui se passe sur terre, et la mission aérienne de l’escadrille de chasse I en découle donc d’elle-même : Extermination de l’aviation d’infanterie, destruction des avions de chasse monoplaces, destruction des escadrilles de bombardement.
Le commandant a parlé. Aucune question ne s’élève parmi ces messieurs. Une situation ne peut guère être plus claire. Seul le premier lieutenant von Althaus demande qu’on lui attribue les meilleurs hommes, car il a perdu ses meilleurs hommes. Le commandant lui promet un bon remplacement.
La réunion est terminée. Le Rittmeister et son adjudant se rendent à l’escadron 11 pour le dîner ».
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