von Schoenebeck décrit MvR
Event ID: 802
04 décembre 1917
Source ID: 71
ISBN: 978-1-964637-05-1
Carl-August von Schoenebeck, qui a servi avec MvR dans la Jasta 11 de juillet 1917 à janvier 1918, a décrit son Geschwaderführer de la manière suivante lors d’une conversation avec Bruno Schmäling :
« Ce qui frappait le plus chez lui, c’était son charisme. J’ai rarement rencontré des personnes dotées d’une personnalité telle que celle de Richthofen. Il dégageait une autorité suprême. Il avait le don d’inspirer et de séduire les gens. Ses déclarations et ses ordres étaient très clairs. Nous avions tous un immense respect pour lui et faisions tout notre possible pour bien remplir nos responsabilités militaires et gagner sa faveur.
Au début, il se montrait réservé envers les nouveaux aviateurs, parfois même sévère. On avait l’impression qu’il voulait d’abord se faire une bonne idée de l’homme et de son caractère. Pour lui, le caractère signifiait avant tout la camaraderie, puis la loyauté, l’honnêteté et la volonté de se sacrifier. Si vous passiez le « test de caractère », il devenait plus accessible. Vous pouviez lui soumettre n’importe quel problème, et il prenait le temps de vous écouter et de vous soutenir autant qu’il le pouvait.
En tant que pilote de combat, surtout jeune, on se retrouvait inévitablement dans des situations où l’on craignait d’être abattu. De telles expériences étaient éprouvantes pour les nerfs. L’une des compétences de Richthofen était de reconnaître quand un pilote avait des problèmes ou des craintes après une telle expérience. Il le prenait discrètement à part et faisait tout son possible pour l’aider à retrouver son courage et sa confiance en lui. En règle générale, il s’assurait ensuite que le pilote vole à ses côtés pendant les missions suivantes afin de l’aider à se sentir plus en sécurité. On pouvait être sûr qu’aucune information sur ces conversations ne serait divulguée.
Lors d’un combat aérien, on pouvait être absolument certain qu’il viendrait à notre secours s’il voyait que nous étions en difficulté. Cela nous procurait à tous un sentiment de sécurité.
Il prenait son temps et s’efforçait de transmettre toute son expérience et ses connaissances à nous, les jeunes aviateurs. Lors des débriefings qui suivaient les missions, il pouvait se montrer assez direct et sévère dans ses critiques, mais toujours juste, et certains quittaient la réunion « les oreilles rouges ». D’un autre côté, il était également prêt à féliciter et à faire des éloges. Ce qu’il détestait le plus, c’était qu’un pilote fasse preuve de « laurig » (lâcheté) lors d’un combat aérien ou mette ainsi un camarade en danger. Un tel pilote ne restait pas longtemps dans l’escadrille.
Il méprisait la « Duckmäusertum » (lâcheté morale) et exigeait que chacun s’exprime librement, même s’il n’était pas d’accord avec son opinion.
Après son frère, Reinhard était la personne la plus proche de lui. »
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